Nous traversons pour la 3ème fois la frontière chilienne pour nous rendre à San Pedro de Atacama, village roots situé au nord dans le désert chilien (le plus aride au monde). Nous louons des vélos pour aller nous balader dans la Vallée de la Mort. Terrible vallée, il y fait un cagnard d'enfer et aucune végétation ni ombre habillent l'horizon. Nous sommes à 2400m d'altitude, la piste est par moments très difficile car nos vélos s'enfoncent dans le sable, rendant l'effort plus intense. J'attrape un méchant coup de chaleur et ne garde pas un bon souvenir de cette vallée qui porte bien son nom...
Nous continuons notre chemin jusqu'à la Vallée de la Lune où nous nous enfonçons dans des mini-canyons entièrement faits de crystal de sel recouvert de terre rouge (nous entendons le décor craquer tout autour de nous sous l'effet du soleil). Nous marchons accroupis dans une galerie rocheuse qui nous mène jusqu'à une grotte de sel, Mathias et Julien poursuivent leur visite pendant que je me remets de mon coup de chaleur, je ne le sais pas encore mais ils ne reviendront jamais... pensant que j'ai pris mes repères, et se trouvant "trop" loin pour faire demi-tour. Le temps devient long, il n'y a pas l'ombre d'une présence humaine, je n'ai plus une goutte d'eau sur moi et n'ai pas la moindre idée localisée de l'endroit où je me trouve (bon, à vrai dire je n'ai aucun sens de l'orientation...). L'angoisse me gagne... (merci les copains !), au bout d'un moment, bien trop long à mon goût, je finis par trouver une route où je me dis qu'il sera plus facile de croiser quelqu'un qui saura m'indiquer le chemin retour... Après un certain moment je finis enfin par retrouver Mathias et Julien, que je ne manque pas de pourrir... Notre journée s'achève sur une grande dune de sable d'où nous admirons le coucher de soleil sur les Andes.
Le lendemain nous partons pour un petit bain dans la lagune Ceja : l'eau est tellement chargée en sel que nous flottons de tout notre corps; Mathias essaie de toutes ses forces d'aller toucher le fond à peine situé à 3m : impossible ! Nous nageons le corps entier allongé sur la surface de l'eau, c'est très rigolo comme expérience... Notre guide nous fait goûter différentes plantes qu'on croise sur notre route, en fin de journée nous filons avec lui vers un petit refuge roots situé à 4300m d'altitude. Le soir nous scrutons le ciel avec émerveillement : il est réputé être le plus clair au monde; les observatoires astronomiques y poussent comme des champignons.
Le lendemain nous partons à l'aube découvrir les geysers de Tatio, puis nous grimpons le cerro Copacoya à 4833m d'altitude. La marche de 4h est assez difficile, il n'y a absolument aucun sentier et ça grimpe sec ! Avant de débuter l'ascension, notre guide nous met en garde : "sachez que vous allez me détester, voire m'insulter, mais n'oubliez pas de respirer". Je comprends vite ce qu'il a voulu nous dire... la raide pente est très friable et sablonneuse, si bien que lorsque nous avançons d'un pas, nous reculons de trois... Nous marchons lentement, la respiration rythmée sur nos petits pas pour éviter le mal de l'altitude appelé "puña". Arrivés au sommet d'où nous jouissons d'un beau panorama, Mathias prend la pause "superman en caleçon" pour la photo. Nous effectuons la descente en à peine 10 mn, à pas de géants entrainés par le sol glissant. Au retour de notre marche nous prenons un bain dans les thermes chaudes voire brûlantes du geyser, très agréable après l'effort... Nous passons notre dernière nuit chilienne au restaurant, animé par une peña (petit groupe de musiciens faisant la tournée des restos); notre cure de poisson se termine ici. Adios Chile !