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7 mars 2012 3 07 /03 /mars /2012 06:51

Après un réveil matinal nous prenons un tuk tuk de nuit pour l’aéroport de Luang Prabang. Arrivées sur place nous découvrons un petit monde en plein réveil... dans un aéroport roots où le comptoir est en bois, tout se fait manuellement (y compris l’affichage du vol) et les cartes d’embarquement sont on ne peut plus originales... Arrivées en Thaïlande le douanier nous demande notre billet d’avion, nous lui expliquons qu’on nous l’a pris lors de l’enregistrement au Laos, puis, effaré, il nous demande pourquoi il n’y a ni nom de passager ni numéro de vol sur nos cartes d’embarquement, ce sur quoi nous répliquons qu’il faut poser la question aux laotiens... Depuis les derniers attentats à Bangkok nous sentons que les mesures de sécurité se sont renforcées à l’aéroport cerné de militaires armés : les sacs sont systématiquement fouillés, nous devons enlever nos chaussures et passer dans une cabine de fouille au corps. Jusqu’à la dernière minute notre vol pour les Philippines est annoncé à l’heure, dans l’avion une hôtesse passe pour nous faire attacher nos ceintures, une heure plus tard toujours pas de décollage et aucune info de la part du personnel... Les hôtesses défilent régulièrement pour nous servir à boire ; au moment du déjeuner un passager philippin en colère arpente les couloirs pour demander aux gens de refuser le repas, servi au sol uniquement pour endormir les cerveaux... On sympathise avec un couple de français assis derrière nous, quatre heures plus Philippines - Cebu (jeepney)tard et les vérifications techniques terminées on décolle enfin ; le pilote rate un peu son atterrissage, après un rebond il finit par stabiliser l’appareil mais n’a plus assez de piste devant lui, il freine donc brusquement et s’arrête pile poil à hauteur du virage où il doit tourner... Du coup avec le retard nous arrivons de nuit à Manille et partageons un taxi avec les français pour nous installer dans l’hôtel où ils logent pas loin de l’aéroport. Le réceptionniste nous annonce une chambre deux fois plus chère que celle des français réservée sur internet, perplexe, je lui demande s’il est possible de squatter l’ordinateur de la réception pour réserver une chambre en ligne, il accepte et me fait passer derrière le comptoir.

Le soir nous sortons diner tous les quatre, la rue de notre hôtel est sale, sent la pisse et n’est pas très éclairée, tous les restos que nous croisons sont sombres et glauques et les bars proposent des putes... Première impression de la capitale des Philippines pas terrible, jusqu’à ce que nous trouvions un petit resto clean et éclairé où nous commandons bières et plats locaux. Un groupe de philippins assis à la table d’à côté nous offre une tournée de bières, nous trinquons avec eux et échangeons quelques mots, l’un d’entre eux (Pres) fête son annif et un autre s’avère être le patron du resto. Fatiguées par la longue journée de transport nous retournons à notre table et dix minutes plus tard le même groupe nous offre un délicieux poisson grillé, je propose donc aux français de rejoindre les philippins à leur table, nous voilà partis pour une soirée mémorable... Pres, ravi de partager sa soirée d’anniversaire avec des étrangers nous met tout de suite à l’aise, il nous apprend quelques mots de tagalog (langue officielle, mélange d’espagnol, anglais et une multitude de dialectes philippins) et nous échangeons sur nos cultures respectives. Une philippine bien en chair et un relativement déjantée entame une séance karaoké accompagnée d’un déhanché atypique qui nous fait partir en éclats de rire. Elle sait mettre l’ambiance... son rire très communicatif et sa joie de vivre naturelle m’invitent à l’accompagner dans son "show", je me mets à danser avec elle. Les tournées de bière s'enchainent et c’est tout le resto qui finit debout en train de danser et de se relayer au micro... Au bout de deux heures le resto est plein à craquer de philippins curieux d’une ambiance très joviale. Nous terminons cette excellente première soirée aux Philippines à 3h du mat, ça fait vingt-trois heures  que nous sommes debout... Une fois les mails et numéros de téléphone échangés, Pres, en souvenir de cette soirée mémorable, m’offre son bracelet marron tressé avec un lacet de chaussure...

Après un réveil difficile, nous partons dans un état vaseux chercher une connexion internet, la notre ayant lâchée dans tout le quartier. Le chauffeur de taxi nous demande de verrouiller nos portes, sur la route nous croisons une camionnette et plusieurs jeepneys (bus collectif à l’allure d’un mini truck américain, customisé de chrome et de dessins aux couleurs bariolées) ayant un quadrillage en fer épais en guise de vitre. Devant chaque banque, un garde est posté à l’entrée et autre au distributeur, armés chacun d’un fusil à canon scié. Arrivées au Mall of Asia, temple de la consommation, nous croisons des couples se tenant la main dans la rue ainsi que des femmes en mini short et la clope au bec, perdus de vue depuis le début de notre voyage en Asie du Sud-Est... Chaque entrée du centre commercial est quadrillée de deux gardes portant pistolet et matraque à la ceinture, qui fouillent les sacs des visiteurs et leur passent une baguette en bois dans le bas du dos pour s’assurer qu’ils ne dissimulent pas de flingue. Après la sécurité et la tranquillité absolues du Laos, Vietnam, Cambodge et Thaïlande, ici nous changeons radicalement d’atmosphère... Nous faisons quelques courses au supermarché : yaourt à la mangue, pain aux olives noires et fromage, tant rêvés depuis quatre mois... Dans une allée nous voyons plein de gros bacs de fruits pelés et coupés en morceaux dans lesquels chacun se sert pour constituer sa propre barquette (pratique pour les flemmards...)

Nous nous rendons en taxi à l’aéroport pour choper un vol en direction des îles voisines ; des gardes contrôlent les coffres des voitures, les non voyageurs nePhilippines - Cebu (tricycle) sont autorisés à rentrer que par certaines portes et dès l’entrée dans l’aéroport, rayons X et détecteurs de métaux attendent les voyageurs et leurs bagages... Nous achetons nos billets d’avion auprès d’une compagnie low-cost, la carte d’embarquement ressemble à un ticket de courses... Aux douanes il n’y a que deux files d’attente : une "femmes" et une "hommes" ; malgré tous les contrôles dont nous faisons l’objet, Maryline parvient quand même à embarquer une bouteille d’eau à bord. Notre avion a une heure de retard (tradition ancrée dans les mœurs philippines...), l’occasion pour nous de faire connaissance avec un charmant couple franco-philippin installé à San Francisco, dans le business très lucratif du chocolat. A bord de l’avion les hôtesses, au rire facile, proposent un petit jeu invitant les passagers à chanter une chanson devant tout le monde en échange d’un petit lot. Une seule passagère ose se lancer, les hôtesses prennent ensuite le relais pendant que les voyageurs tentent de deviner le titre de leurs chansons... Du hublot nous remarquons un découpage en parcelles de la laguna Bay, plus grand lac du pays. Quelques dizaines d’îlots cernés d’eaux turquoise et cumulonimbus plus loin, nous atterrissons à Cebu, deuxième plus importante île des Philippines et porte d’entrée sur les îles Visayas. Nous survolons de près un lagon émeraude tacheté de corail et de bateaux colorés ; à l’atterrissage la porte du cockpit s’ouvre avant l'arrêt de l'appareil. Nous faisons une bise aux américains et prenons un taxi pour Cebu City ; c’est la sortie des écoles, les marmailles sont vêtus de longues jupes roses bonbon ou pantalons bleus marine et chemisiers blancs. Dans les faubourgs de Cebu City, nous apercevons un bidonville caché derrière de grandes bâches ainsi qu’un gros pipeline morcelé en béton dans lequel des locaux se sont installés ! Comme à l’île Maurice, aux Philippines on voit toutes sortes de métiers : un homme est payé à remettre aux clients d’une compagnie aérienne leur ticket numéroté de file d’attente, un autre, assit sur son tabouret dans un ascenseur, passe sa journée à appuyer sur les boutons des étages désirés par les visiteurs. Dans la rue des gamins mendient en nous agrippant le bras ; beaucoup de philippins portent une petite serviette accrochée au tee-shirt au niveau de la nuque, nous restons ici le temps d’organiser la suite de notre séjour que nous décidons finalement de limiter à deux îles car l’envie de nous poser nous gagne... Nous prenons le ferry en direction de la très verdoyante île de Bohol dans l’archipel des Visayas.

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