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11 juin 2007 1 11 /06 /juin /2007 14:52

Machu PicchuNous voilà à Cuzco, très jolie ville d'une grande richesse architecturale et archéologique. Située à 3400m d'altitude et entourée de montagnes brunes, la ville s'étend dans une belle vallée. Son centre renferme de jolies places et belles maisons coloniales aux balcons en bois sculpté, alignées le long d'étroites ruelles. En nous baladant nous rencontrons plusieurs dealers qui nous accostent pour nous vendre toutes sortes de drogues, jusqu'aux serveurs de restaurants qui ont deux fonctions : remplir le restaurant, et si vous leur répondez "non merci" quand ils vous invitent à entrer, ils se penchent vers vous et vous murmurent à l'oreille " Marijuana ? Cocaïna ? ". Aïe aïe aïe... Dès leur arrivée à Cuzco Lyliane et Jean-Pierre me retrouvent à la clinique, hospitalisée pour une salmonellose mal soignée. Du coup Julien et Mathias inquiets pour leur sort, se font faire une prise de sang par la très charmante et jolie infirmière, nous sommes tous les trois positifs...

Une fois tout le monde sur pieds nous partons traverser la vallée inca, nous nous arrêtons à Pisac où nous visitons les ruines incas et le marché artisanal, puis nous filons dormir à Ollantaytambo. Le lendemain nous visitons sa forteresse; au passage nous observons avec stupéfaction une classe de marmailles en plein cours d'éducation civique : messieurs-dames, à peine âgés de 4 ans, apprennent à faire la grève et défilent ainsi dans les rues, pancartes à la main... Les messages sont tout mignons : "j'aime jouer dans mon jardin", "j'apprends à partager", "tout enfant à droit à l'éducation"...

Nous prenons ensuite le train (abusément cher mais unique moyen de transport) pour Aguas Calientes, charmant village andin situé au confluent de trois vallées encaissées, dominé par de hautes montagnes rocheuses couvertes de forêt et bercé par une rivière torrentueuse. Après une courte nuit de sommeil nous partons pour une demi-heure de bus jusqu'au Machu Picchu, cité inca perchée sur un promontoire rocheux dans un somptueux environnement. Victime de son succès, le site est aujourd'hui en péril et menace de fermer ses portes aux visiteurs. Nous arrivons à 6h du mat pour l'ouverture du site, je suis sur le point de réaliser mon vieux rêve d'enfant... Cet endroit est magique, spectaculaire, grandiose, et il y règne une atmosphère mystérieuse... Nous commençons la visite par l'ascension du Wayna Picchu, montagne pointue adossée aux ruines. Nous grimpons dans une jungle brumeuse, le sentier est étroit, la pente abrupte, nous nous retrouvons parfois à quatre pattes sous la roche dans des couloirs relativement étriqués. Nous croisons quelques vestiges de terrasses et de portes monumentales, jusqu'à atteindre le sommet d'où nous jouissons d'une vue magnifique sur la vallée de l'Urubamba et le site du Machu Picchu. Nous redescendons ensuite aux ruines où nous prenons un guide nous expliquant l'histoire fascinante des Incas et leur remarquable ingéniosité. Ce site impressionnant se divise en deux grands secteurs séparés par l'esplanade centrale : la ville supérieure (mirador, garnison, terrasse) et la ville inférieure (greniers, temples, centres artisanaux, quartier des agriculteurs...)

Suite à cette enrichissante visite nous reprenons le train pour Cuzco où nous passons la nuit. Après une semaine passée au Pérou Jean-Pierre et Lyliane reprennent l'avion en direction de la Réunion; les retrouvailles ont réchauffées les cœurs... Julien et moi assistons à un chouette spectacle de danses et musiques folkloriques : les notes de musique sont tellement légères qu'on s'envole avec elles... Mathias part en mission rafting puis enchaîne avec Julien sur le saut à l'élastique le plus haut d'Amérique (120m). Notre séjour à Cuzco s'achève ici, demain nous prenons la route pour Arequipa vers le sud.

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6 juin 2007 3 06 /06 /juin /2007 14:47

CopacabanaNous partons pour Sorata, pays du trekking, à bord d'un mini bus. Le chauffeur s'arrête à plusieurs reprises pour vérifier si les sacs à dos sont toujours sur le toit (retenus par une simple corde), un sac de patates manque de dégringoler sur la route... Les transports boliviens ressemblent à ceux de Madagascar : le maximum de gens entassés dans le minimum d'espace, debouts et courbés sur le voisin, allongés sur le toit... Sorata est un mignon petit bled niché au fond d'une vallée verdoyante entourée de beaux sommets enneigés où il fait bon flâner. Après un agréable petit dèj sur la terrasse de l'auberge et son magnifique panorama, nous partons nous balader et pique-niquer dans les environs.

Le lendemain nous partons à Copacabana, sympathique petite ville posée sur les rives du lac Titicaca (plus haut lac navigable au monde, situé à 3800 m d'altitude et s'étendant sur une superficie de plus de 8000 km²), très tranquille avec beaucoup de marmailles et peu de voitures. Nous visitons la colline Horca del Inca parsemée de vestiges incas, puis nous grimpons au sommet d'un mirador d'où nous jouissons d'un superbe panorama sur le lac et la ville. Nous apprécions la douceur de vivre sur un ponton du port, à faire de la musique avec des argentins et admirer le soleil couchant. Nous finissons dans un bar-billard pour une excellente et mémorable soirée avec des argentins, brésiliens, chiliens, péruviens, boliviens et colombiens. Le lendemain (encore vaseux après 2h de sommeil et...), nous partons en bateau en compagnie de nos vapeurs d'alcool sur l'île du Soleil où nous visitons des ruines incas; arrivés au sommet de l'île nous nous retrouvons en plein cœur d'une mini tornade, drôle d'expérience... Deux jours après nous rentrons sur Copacabana, le soir au restaurant, nous nous retrouvons en plein tournage d'émission sur le tourisme en Bolivie, nous passons à la télé aujourd'hui (pour les curieux, l'émission est diffusée à l'international sur je ne sais trop quelle chaine, ça vous avance bien n'est ce pas...)

Le lendemain nous prenons la route pour Puno au Pérou (adíos Bolivia !), grande ville relativement moche située au bord du lac Titicaca (le lac est à 40% bolivien et 60% péruvien). Nous y prenons un bateau pour nous rendre aux îles Uros : îles flottantes d'environ 100 m², faites d'une couche de roseaux de 3m d'épaisseur, avec une base immergée formée de racines emmêlées et ressemblant à de la terre. Les îles sont fixées à l'aide de 4 poteaux d'eucalyptus plantés au fond du lac et reliés entre eux par des cordes (!!!) Sur ces îles tout est fait de roseaux : les cases, les huttes, les meubles, les barques... et les habitants boivent l'eau du lac. Au moment d'embarquer, la quinzaine d'habitants indiens se met en rangée sur la rive pour nous chanter une chanson d'adieu en aymara (langue vernaculaire). Une d'entre eux nous crie "on se reverra peut-être en Bolivie !" car l'inconvénient d'une île flottante est qu'elle peut dériver...

Nous poursuivons jusqu'à la très sauvage île Amantani où notre famille d'accueil nous attend, il n'y a ni électricité ni douches, la cuisine et la cuisinière sont entièrement fait de terre et de paille, et les toilettes sont situées dans la cour, avec un grand bidon d'eau et un seau en guise de chasse (vous l'avez compris, c'est roots...) Nous épluchons les patates avec la mama, la abuela et le papa, et buvons l'apéro en essayant d'échanger quelques mots (la quasi totalité des habitants ne parle que Quechua), puis nous mangeons des mets locaux à la lueur d'une bougie. Le soir une petite fête est organisée pour les visiteurs, avec musiciens, danses folkloriques et habits traditionnels.

Le lendemain nous partons pour l'île Taquille, après 3h de marche nous nous posons dans une petite piaule, sur le trajet nous nous faisons courser par une vache folle et rebelle, nous obligeant à courir pour nous écarter de son passage... Taquille fait 7 km de long, il n'y a pas une voiture et les habitants vivent en autarcie et de façon communautaire, refusant ainsi de sacrifier leur environnement au progrès... Le soir nous sommes invités à un mariage péruvien, les mariés très joliment habillés nous accueillent : le mari, doté d'une certaine prestance, nous offre à chacun une poignée de feuilles de coca et la mariée nous tend un bouchon d'alcool arrache gueule pour nous souhaiter la bienvenue. Comme la coutume le veut, nous leur donnons chacun 10 soles pour la participation, que le mari épingle à son élégant costume traditionnel. La piste de danse est en plein air à même la terre; nous sommes à 3950m d'altitude et il fait 5º... Sur un espace de 8m sur 6, hommes et femmes, complètement pétés après trois jours de festivités, dansent en tenue traditionnelle sur une cassette qui tourne en boucle... Un homme saoul demandLacTiticacae à Julien ma main. Dans certaines contrées du Pérou les mariages durent cinq jours, on comprend alors aisément l'état lamentable dans lequel les invités se trouvent au bout du 3ème jour... L'endroit où nous dormons n'a pas d'eau courante et le confort est très sommaire, Mathias croit avoir une hallucination en voyant le plafond bouger... il est en réalité fait d'une grande toile blanche; je comprends vite pourquoi quatre couvertures sont posées sur chaque lit... Aujourd'hui nous reprenons le bateau pour rentrer à Puno, et demain nous filons à Cuzco retrouver mes parents Jean-Pierre et Lyliane.

 

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1 juin 2007 5 01 /06 /juin /2007 14:45

Huayna Potosi (6088 m)La Paz, capitale de la Bolivie, est une curiosité urbaine : capitale la plus haute du monde, elle est étagée de 3200 à 4000m d'altitude dans un immense canyon encaissé où les riches résident en bas et les pauvres en haut (sur el Alto). Point de départ de nombreuses randonnées dans les alentours, elle est entourée de pics enneigés de plus de 5000m appartenant à la Cordillère Royale. En Bolivie on peut manger un menu complet pour 1 et dormir pour 3 €, du coup nous sommes tout le temps au resto, nous goûtons aux spécialités locales : salmonelles, amibes...

Nous faisons nos emplettes dans l'une des rues les plus pittoresques de la Paz : la calle Sagárnaga, puis nous croisons le marché aux sorcières où l'on trouve des potions mystérieuses, pierres magiques, plantes aux diverses vertues, fœtus de lama, peaux de serpent, de puma et autres bestioles... Nous visitons pour notre grand bonheur le musée des instruments de musique, crée par un spécialiste du charango (mini guitare bolivienne en carapace de tatou et à dix cordes). Nous y découvrons une collection très variée : instruments précolombiens (ocarinas, flûtes érotiques en pierre), charangos, maracas, flûtes de Pan gigantesques et autres instruments fous : guitare à cinq manches, boîte à eau, flûte de Pan faite dans des plumes de Condor...

Ce weekend Mathias fait l'ascension du Huayna Potosi sur 2 jours, qui a la réputation d'être le 6000m le plus facile au monde; étant clouée au (lit) à cause d'une salmonellose, je regrette vivement de ne pouvoir l'accompagner... Nous débutons la semaine en louant des VTT pour une sacrée descente : départ de la Cumbre à 4700m pour une arrivée à Yolosa à 1100m, soit 5h plus tard et 3600m plus bas. Avant d'entamer la descente, le chauffeur et un de nos guides font un signe de croix (pas franchement rassurant...) car la majorité de notre itinéraire parcourt la Route de la Mort, une des plus dangereuses au monde... Quelques conseils de sécurité et c'est parti... Nous sommes congelés et ne sentons plus nos jambes ni nos mains, il pluviote, grêle, vente; nous nous enfonçons en file indienne dans un épais brouillard, un guide à l'avant et un autre à l'arrière, il fait très sombre.

Après quelques recommandations et une montée d'adrénaline, nous entamons la Route de la Mort : étroite piste rocailleuse longeant un précipice allant parfois jusqu'à 1000m, nous passons sous des mini cascades, la boue repeint notre corps, nous descendons dans un décor de jungle les doigts parfois crispés sur les freins. Nous laissons une carcasse de camion sur notre gauche, le guide nous informe que certains touristes ont laissé leur peau sur cette route peu banale. Les Huayna Potosi (6088 m)marmailles qui rentrent de l'école se mettent en file indienne et nous tendent chacun leur main avec un grand sourire, pour qu'on les check. Notre journée s'achève à Coroico dans un bel hôtel où on prend un bain dans la piscine, puis une douche et un bon repas. La végétation nous rappelle fortement la Réunion; on se fait bouffer par des petits moucherons très coriaces dont les piqûres provoquent d'horribles démangeaisons... Après 9 jours passés à la Paz nous partons pour Sorata et ses belles randonnées.

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24 mai 2007 4 24 /05 /mai /2007 17:10
Chers parents, chers amis,

Suite à l'élection de Nicolas Sarkozy comme Président de la France,

nous vous annonçons tous les trois que nous ne rentrerons pas au pays.

D'ici là, tenez bon durant les 5 années à venir... et... vive la France !

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24 mai 2007 4 24 /05 /mai /2007 14:38

Nous faisons une halte à Potosi, ville minière à l'architecture baroque, puis nous continuons jusqu'à la charmante cité coloniale de Sucre. Nous y visitons le musée des arts indigènes où l'on trouve de très beaux tissus tarabuccos (ethnie indigène de la région); puis le musée Charcas et ses collections d'art contemporain, colonial et anthropologique. Le soir nous montons au Mirador de la Recoletta pour admirer le coucher de soleil sur la ville.

Le lendemain nous déjeunons au marché dans une ambiance survoltée : de longues tables alignées bondées de boliviens; chaque serveur crie haut et fort le menu qu'il propose, et nous entendons malgré nous les prêcheurs du marché : un homme et une femme font les cent pas en criant des passages de la bible, le doigt levé au ciel. Vive le fanatisme religieux...

En fin de journée nous partons pour une nuit de bus (sans WC : typiquement bolivien), le couvre feu est à 20h, toutes les lumières éteintes, il devient alors impossible de lire et il faut manger son casse croûte dans le noir... Nous arrivons à 5h du mat et je cherche "patiemment" mon sac pendant 1h30 dans chacun des bus de la compagnie qui défilent au terminal (les malheureux s'étaient trompés de bus). Comme on dit : "jamais 2 sans 3", ami MathiasCollibri, gare à ton sac !

L'après-midi nous faisons le plus grand marché de Bolivie; au retour Mathias et moi nous perdons et tournons en rond comme des cons plus d'une heure dans la ville, à la recherche de notre auberge dont nous n'avons ni le nom ni l'adresse ! (relativement malin, je vous l'accorde...) Le soir nous goûtons un alcool ancestral à base de maïs fermenté (la chicha) ; ça a plutôt une drôle de couleur et ça sent le vomi... mais ça se boit.

Le lendemain nous partons pour la Paz. Nous avons 7h de bus et le chauffeur ne fait qu'un seul arrêt de 10mn pour permettre à une cinquantaine de personnes de manger et pisser... Puis il repart, sans se préoccuper d'une femme âgée qui arrive à nous rattraper en voiture : le type qui l'a prise en stop klaxonne comme un fou pour obliger le bus à s'arrêter et la reprendre à son bord... Ahhh ces boliviens...

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20 mai 2007 7 20 /05 /mai /2007 14:33
Petit descriptif de la Bolivie pour vous mettre dans l'ambiance...
Les gens sont tout petits et certains ont la peau marron rouge; les femmes âgées, aux cheveux nattés, sont courbées : elles portent des charges impressionnantes sur le dos (rien à voir avec nos 15 kg...) dans leur "awayo" (tissu carré coloré servant à transporter enfants et marchandises), et sont vêtues de la tenue traditionnelle : chapeau melon, châle, jupe bombée et colorée, petit gilet tricoté et bas. Il y a du beau métissage dans l'air... certains visages sont très marqués et chargés d'histoire... J'ai souvent envie de prendre les vieilles mamas dans mes bras pour leur faire un câlin. Le réseau routier est peu développé; aux carrefours de la Paz (capitale) deux hommes tendent une épaisse corde d'un trottoir à l'autre pour obliger les gens à traverser sur le passage clouté Alpaga! Les rues, sales, sont très animées et parfumées de bonnes et mauvaises odeurs; on croise des vendeurs de tout (PQ, couverts...) avec leurs brouettes, petites charrettes et autres; un type debout sur le trottoir avec sa balance à la main, fait payer les gens curieux de connaitre leur poids. Des marmailles crient la direction du bus par sa porte ouverte ; les vendeurs de billets font de même à leur comptoir au terminal des bus. Le klaxon, trop souvent inutile, s'utilise à tout bout de champ et les voitures sont largement prioritaires sur les piétons... Elles ne s'arrêtent surtout pas face à un obstacle ! fut-il humain... Le travail des enfants est apparemment légalisé : nous voyons un gamin d'à peine 10 ans, le badge professionnel accroché à son tee-shirt troué. Les gens ne cessent jamais de travailler, surtout les pauvres : parfois de 9h du matin jusqu'à minuit, sept jours sur sept. Les cireurs de chaussures portent une cagoule pour éviter d'être reconnus. Les WC sont souvent immondes, il faut s'accrocher quand on est une femme... et les douches sont électriques : l'eau est instantanément chauffée par une résistance au niveau du pommeau. Les écoliers sont en costard cravate ou robe-blouse blanche. Les déclarations d'impôts se font dans la rue, autour de petites tables installées à même le trottoir, avec des machines à écrire et couvertes par des parasols. Nous nous sommes mis à la coca : plante médicinale bonne pour le mal de l'altitude, la faim, la digestion, la fatigue... à boire en infusion ou à mâcher. Rassurez-vous les parents ce n'est pas un psychotrope contrairement à son produit dérivé la cocaïne... 
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14 mai 2007 1 14 /05 /mai /2007 14:29

L'île des pêcheurs - Salar d'UyuniÇa y est nous arrivons en Bolivie. Nous traversons le désert en 4X4 pendant 3 jours, nous y croisons des geysers de boue au bruit assourdissant, des thermes et diverses lagunes colorées avec leurs hordes de flamands andins. Nous dormons dans une auberge roots au toit fait de sacs de terre et de feuilles de tôle, sans douches et avec des lits aux draps usagés et au sommier en béton et en sel... Le lendemain nous voyons l'arbre de pierre (sculpté par l'eau et le vent), le volcan Ollague encore en activité, ainsi que des mini tornades... 

Nous passons la nuit dans un hôtel pittoresque en son genre : les murs, le sol, le sommier des lits, les tablSalar d'Uyunies, les tabourets... sont entièrement fait de sel ! Emerveillée, je n'en crois tellement pas mes yeux que je me mets à lécher un mur pour en être convaincue... Pour notre dernier jour nous partons admirer le lever du soleil sur le Salar d'Uyuni, étendue de sel perchée à 3658 m d'altitude. Avec une superficie de 12 500 km², elle constitue le plus vaste désert de sel du monde et représente un tiers des réserves de lithium exploitables de la planète. Ses dimensions sont de 150 kilomètres sur 100 et sa formation remonte à 10 000 ans, quand l'étendue d'eau salée était une partie du Lago Minchin, un lac préhistorique géant.

Nous marchons sur une couche de 6m de sel pur et de 120 m de sel mélangé à de la terre; puis nous continuons jusqu'à l'île aux Pêcheurs avec ses cactus géants et de toutes sortes de formes, pour jouir d'un panorama magnifique sur le salar. Nous y prenons le petit dèj Salar d'Uyuniet continuons vers le musée de sel et ses mines, puis nous finissons la journée au cimetière de trains (l'un d'entre eux, complètement délabré et rouillé, est tagué de la phrase " Así es la vida ! ". Contrairement au Chili et à l'Argentine, en Bolivie nous ressentons mieux le dépaysement. 

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4 mai 2007 5 04 /05 /mai /2007 14:28

San Pedro de AtacamaNous traversons pour la 3ème fois la frontière chilienne pour nous rendre à San Pedro de Atacama, village roots situé au nord dans le désert chilien (le plus aride au monde). Nous louons des vélos pour aller nous balader dans la Vallée de la Mort. Terrible vallée, il y fait un cagnard d'enfer et aucune végétation ni ombre habillent l'horizon. Nous sommes à 2400m d'altitude, la piste est par moments très difficile car nos vélos s'enfoncent dans le sable, rendant l'effort plus intense. J'attrape un méchant coup de chaleur et ne garde pas un bon souvenir de cette vallée qui porte bien son nom...

Nous continuons notre chemin jusqu'à la Vallée de la Lune où nous nous enfonçons dans des mini-canyons entièrement faits de crystal de sel recouvert de terre rouge (nous entendons le décor craquer tout autour de nous sous l'effet du soleil). Nous marchons accroupis dans une galerie rocheuse qui nous mène jusqu'à une grotte de sel, Mathias et Julien poursuivent leur visite pendant que je me remets de mon coup de chaleur, je ne le sais pas encore mais ils ne reviendront jamais... pensant que j'ai pris mes repères, et se trouvant "trop" loin pour faire demi-tour. Le temps devient long, il n'y a pas l'ombre d'une présence humaine, je n'ai plus une goutte d'eau sur moi et n'ai pas la moindre idée localisée de l'endroit où je me trouve (bon, à vrai dire je n'ai aucun sens de l'orientation...). L'angoisse me gagne... (merci les copains !), au bout d'un moment, bien trop long à mon goût, je finis par trouver une route où je me dis qu'il sera plus facile de croiser quelqu'un qui saura m'indiquer le chemin retour... Après un certain moment je finis enfin par retrouver Mathias et Julien, que je ne manque pas de pourrir... Notre journée s'achève sur une grande dune de sable d'où nous admirons le coucher de soleil sur les Andes.

Le lendemain nous partons pour un petit bain dans la lagune Ceja : l'eau est tellement chargée en sel que nous flottons de tout notre corps; Mathias essaie de toutes ses forces d'aller toucher le fond à peine situé à 3m : impossible ! Nous nageons le corps entier allongé sur la surface de l'eau, c'est très rigolo comme expérience... Notre guide nous fait goûter différentes plantes qu'on croise sur notre route, en fin de journée nous filons avec lui vers un petit refuge roots situé à 4300m d'altitude. Le soir nous scrutons le ciel avec émerveillement : il est réputé être le plus clair au monde; les observatoires astronomiques y poussent comme des champignons.

Le lendemain nous partons à l'aube découvrir les geysers de Tatio, puis nous grimpons le cerro Copacoya à 4833m d'altitude. La marche de 4h est assez difficile, il n'y a absolument aucun sentier et ça grimpe sec ! Avant de débuter l'ascension, notre guide nous met en garde : "sachez que vous allez me détester, voire m'insulter, mais n'oubliez pas de respirer". Je comprends vite ce qu'il a voulu nous dire... la raide pente est très friable et sablonneuse, si bien que lorsque nous avançons d'un pas, nous reculons de trois... Nous marchons lentement, la respiration rythmée sur nos petits pas pour éviter le mal de l'altitude appelé "puña". Arrivés au sommet d'où nous San Pedro de Atacamajouissons d'un beau panorama, Mathias prend la pause "superman en caleçon" pour la photo. Nous effectuons la descente en à peine 10 mn, à pas de géants entrainés par le sol glissant. Au retour de notre marche nous prenons un bain dans les thermes chaudes voire brûlantes du geyser, très agréable après l'effort... Nous passons notre dernière nuit chilienne au restaurant, animé par une peña (petit groupe de musiciens faisant la tournée des restos); notre cure de poisson se termine ici. Adios Chile !
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26 avril 2007 4 26 /04 /avril /2007 14:26

Vallées Calchaquies & Quebrada de las ConchasNous sommes maintenant à Salta, toujours plus au Nord de l’Argentine. Nous louons une voiture pour visiter la région et ses multiples richesses naturelles. Le 1er jour nous partons au lever du soleil pour traverser les Vallées Calchaquies. Sur la route que nous empruntons, la signalisation pour indiquer qu'un côté de la chaussée est impraticable, se fait avec des bidons sur lesquels sont posés des bocs équipés de torches allumées. La piste est parfois roots, notre radio diffuse de la musique très kitsch. Nous passons d'une vallée ensoleillée aux montagnes d'un rouge profond parsemées de cactus, à un ensemble de collines verdoyantes et poilues. La piste en lacet nous mène jusqu'à un col envahi de brouillard, certains endroits nous rappellent un peu la Plaine des Cafres à la Réunion. Nous continuons sur une longue route droite bordée de chaque côté de champs de cactus à perte de vue. La route est partiellement en travaux, un ouvrier pousse de ses mains un rouleau compresseur manuel. L'air est très sec, le soleil mord la peau et la chaleur est assommante; un sommet enneigé nous nargue au loin... Nous croisons un petit village désertique aux airs mexicains. Les petites cases bordant la route (dont une en forme d'igloo) sont faites de terre et de paille; des tapis de gros piments rouges sèchent à même le sol.

Plus on monte vers le nord de l'Argentine, plus les gens sont typés indiens avec le teint marron chaud; nos peaux blanches et nos têtes de gringos (surtout Mathias) font l'attraction du coin... Certains villages par lesquels nous passons sont dignes des vieux westerns; Mathias nous siffle un air d'Ennio Morricone... Nous poursuivons notre route dans un paysage de plus en plus désertique; la végétation se raréfie, les petits villages que nous traversons (construits dans une oasis) sont d'un calme absolu et ont un certain cachet. En fin de journée nous nous arrêtons à Cafayate pour y passer la nuit, nous y goûtons un des meilleurs vins blanc du pays.

Le lendemain nous parcourons la Quebrada de las Conchas, sorte de gorges où l'eau et le vent ont façonné à mesure du temps des formes surréalistes dans les montagnes. Nous admirons des paysages dignes de certains parcs des USA. Pêle-mêle, un accordéon géant de terre rouge troué de petites fenêtres, un ensemble d'aiguilles pointues, des strates couleur chocolat, ocre et rouille, en contraste avec une érosion perpendiculaire donnant corps à une espèce de mosaïque, et des châteaux de roches posés sur le lit du río. Certaines sculptures naturelles ont été baptisées : la "Gorge du diable" dans laquelle nous grimpons pieds nus, et "l'Amphithéâtre" où Mathias s'essaye à des cris de singe malfamé... Sur la route nous observons une nuée de Loros (perroquets vert cru), un guanaco (genre de lama), une espèce de bête à mi chemin entre le bouc et le zébu, un condor, des faucons et autres espèces locales. En fin de journée en arrivant au centre de Salta, nous remarquons avec stupéfaction un type sur son vélo avec une tête de bœuf toute fraîche et sanguinolente posée sur son porte bagages. Puis en rentrant au parking, Capitaine Crochet (un homme ayant un crochet à la place de chaque main) nous indique où nous garer.

Le lendemain nous partons vers le Nord. Nous suivons le même trajet que l'ancien "Train des Nuages", nous prenons en stop un pépé du coin et nous filons dans la Quebrada del Toro, montagnes lézardées couleur ardoise et rouge-violet, parfois orangé et vert bronze, parsemées de Vallées Calchaquies & Quebrada de las Conchaspeupliers jaunes et de champs d'herbes de la pampa. Nous arrivons à San Antonio de Los Cobres, petit village minier moche comme tout et désolant. On sent que la Bolivie n'est plus très loin... tous les habitants ont la peau marron chaud. Un peu plus loin nous nous arrêtons pour casser la croûte sous un immense viaduc. Nous sommes à 4200m d'altitude, nous avons un léger mal de crâne et la sensation que notre corps est tout mou... Notre chouette balade de 3 jours s'achève ici, nous rentrons à Salta. Demain au lever du soleil nous prenons la route pour le Chili. Adíos Argentina !

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15 avril 2007 7 15 /04 /avril /2007 14:22

A l'intérieur d'une cheminée - Parc de TalampayaAprès une courte nuit nous partons au lever du soleil pour les singuliers parcs nationaux de Talampaya et d'Ischigualasto dans la province de La Rioja. Le parc d'Ischigualasto reste une énigme géologique, un endroit surréaliste avec des paysages bucoliques... et le parc de Talampaya sur fond de teintes rouges offre un majestueux canyon.

Dans le parc d'Ischigualasto nous visitons la Vallée de la Lune, véritable paradis des paléontologues (le fossile du plus vieux dinosaure de la Terre y a été trouvé); puis la Vallée Peinte et sa magnifique palette de couleurs. La terre est rouge, on croise une espèce végétale au tronc et aux branches vert fluo (photosynthèse de la chlorophylle dans ce type de milieu). On y trouve aussi des pierres et strates couleur vert bronze et ocre, des dunes roses et orangées, ou encore bordeaux, jaune souffre et vert amande, des cactus de toutes formes à tête jaune ou aux épines rose bonbon, des fourmis orange vif... un véritable paradis de couleurs... Plus loin sur la piste nous nous arrêtons pour observer des formations géologiques peu banales, donnant forme à un sphinx, un champignon géant, un reptile ou encore un sous-marin.

Nous avançons ensuite jusqu'à un tapis de pierres rouges, rondes et grosses comme des boules de bowling; un peu plus loin nous découvrons des plaques de pierre couvertes de fins trous de formes stylisées, faisant penser à des écritures anciennes. La visite se poursuit au pied de falaises rougeoyantes. C'est dingue comment la nature peut faire les choses, on a l'impression que quelqu'un est venu sculpter la roche, polir les pierres et peindre le décor. Tout est parfaitement posé comme si chaque chose était à sa place. Nous terminons notre visite dans un petit musée à observer des fossiles de dinosaures; notre guide est fort sympathique et bourré d'humour.

L'après-midi nous enchaînons sur le Parc National de Talampaya, faisant l'objet d'importantes études géologiques et archéologiques. Nous scrutons des pétroglyphes réalisés (sur de la pierre foncée tachetée de jaune et orange vif) par d'anciennes civilisations qui n'étaient là que de passage (des touristes en somme...) Nous arrivons ensuite dans un grandiose (haut de 150m) et très beau canyon où l'on se sent tout petit. Un ensemble de pics s'élançant vers le ciel forment une cathédrale, le guide nous emmène au pied du canyon dans l'une de ses cheminées d'où nous nous amusons à crier tous en cœur haut et fort ''hola'', suivi de 4 échos plutôt résonnants. Ces deux parcs sont vraiment spectaculaires, chouette journée...    

 Parc National de Talampaya

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  • : Carnets de voyage d'une globe-trotteuse assoiffée du monde et bien décidée à vivre ses rêves...
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  • : Laissez-vous porter par ce qui vous fait vibrer au plus profond de vous, jusque dans la moindre petite cellule qui vous anime... Tout le monde est prêt ? Lâchez prise, le voyage commence ici...
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